Forum de la séance 5

2 réponses

1. 

   Message par Jane Lecomte

   lundi 21 novembre 2022, 17:54

   Re : Mécanismes d'homogénéisation

   Bonjour,

   Ce sont deux modes d'homogénéisation différents.

   L’introduction des espèces envahissantes à travers le monde à des fins ornementales, alimentaires ou de manière involontaire, a tendance à homogénéiser les communautés d'espèces locales. C’est ce que l’on nomme l’homogénéisation taxonomique. Autrement dit, c'est la similarité accrue dans la composition de communautés écologiques résultant du processus invasif des quelques mêmes espèces.

   L’homogénéisation est fonctionnelle quand il s'agit de l’uniformisation des caractéristiques morphologique, écologique, physiologique des espèces sans considérer leur identité taxonomique. Cette homogénéisation peut être corrélée à une dégradation directe ou indirecte d’un écosystème par suite de la disparition d’espèces spécialistes au profit d’espèces généralistes : la perte des interactions positives établies sur une longue durée entre espèces spécialistes altère le fonctionnement de l’écosystème.

   
   

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2. 

   Message par François Chiron

   mercredi 23 novembre 2022, 19:24

   Re : Mécanismes d'homogénéisation

   Eléonore, c'est une très bonne question,

   C'est deux aspects d'un même phénomène mais observé avec des 'lunettes' différentes. L'homogénéisation taxonomique est le fait d'avoir des espèces de plus en plus semblables au cours du temps entre milieux écologiques. C'est une mesure qui se base sur l'identité des espèces uniquement, en gros est-ce que je tends vers les mêmes espèces, indépendamment de leur rôle dans l'écosystème.
   

   L'homogénéisation fonctionnelle ne se base pas sur l'identité des espèces mais sur les caractéristiques de ces espèces pour le fonctionnement des écosystèmes. Deux espèces peuvent remplir les mêmes fonctions (deux prédateurs de la même espèce par exemple) ou des fonctions très différentes (un prédateur et un parasite). L'HF renseigne donc sur la ressemblance (ou similarité) des fonctions écologiques assurées par deux communautés d'espèces différentes. Elle se mesure à partir des caractéristiques connues (ou traits fonctionnels) des espèces.

   Le rôle de l'écologue est d'étudier ces deux composantes et de comprendre ce qui les affectent. Le rôle des gestionnaires d'espaces naturels est de maintenir une diversité taxonomique et fonctionnelle notamment en favorisant les espèces avec des originalités locales (espèces rares et espèces ayant des caractéristiques particulières).

   Bonne continuation,

   François Chiron
   

   
   

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