Publicación por Jean-Michel Lourtioz
Re : Gaz à effet de serre
Il faut d’abord se souvenir que l'effet de serre naturel est principalement dû à la vapeur d'eau et aux nuages, cette contribution représentant environ 72 % de l'effet de serre alors que les 28 % restants sont essentiellement dus au CO2 et au méthane. L’effet de serre sera donc toujours présent même si hypothétiquement, la production anthropique de gaz à effet de serre était totalement nulle et si les taux de CO2 et de méthane dans l’atmosphère chutaient fortement. Il faut cependant noter que la « nature » ne manque pas non plus de sources de CO2 et de méthane. Ainsi la biodégradation des végétaux est source de CO2 quand elle se fait en présence d'air, et de méthane (CH4) quand elle est anaérobie, comme c'est le cas sur les surfaces inondées (estuaires, marais). Le volcanisme est également source de CO2 : le seul « petit » volcan de la Solfatare près de Naples émet environ 1 500 tonnes de CO2 par jour.
La respiration des êtres vivants, y compris celle de milliards de bactéries dans le sol et les océans, est source de CO2. À ceci s’ajoutent les rejets de méthane par les hommes et la plupart des animaux. La photosynthèse des plantes n’absorbe que partiellement le CO2 produit naturellement.
En résumé, la surface terrestre sera toujours protégée par des gaz à effet de serre même si sa température variera suivant les différents phénomènes évoqués dans le cours : variations des paramètres orbitaux, dérive des continents, variations de luminosité du soleil. Les évaluations de température à partir des archives paléoclimatiques montrent d’ailleurs qu’il y a plusieurs centaines de milliers d’années (c’est-à-dire à des temps reculés où les humains étaient peu présents) les températures à la surface du globe étaient proches de celles mesurées dans nos derniers siècles.