Cours n°2 : Ecart normal
Compléments au cours n°2 - démonstrations détaillées sur le théorème de Gouy et les relations de Nijboer
1. Théorème de Gouy
1.1. Démonstration
La démonstration de ce résultat et du sens physique à lui donner peut être faite dans le cas général de la façon suivante :
Considérons un système optique stigmatique (c'est-à-dire qu'il n'introduit pas d'aberrations), qui conjugue un point A et un point A' quelconques. Dans le cadre de l'optique paraxiale, une surface d'onde issue de A est sphérique, et une surface d'onde
dans l'espace image centrée sur A' est sphérique également. Ces deux surfaces (S0, S'0) sont les surfaces de référence choisies ici. Le rayon (1) considéré est perpendiculaire au point I à S0, et perpendiculaire
au point I'0 à S'0.
Supposons à présent que la surface d'onde réelle incidente sur le système issue du point A soit aberrante : elle a été générée par un système aberrant quelconque, en amont du système considéré ici. Cette surface réelle ΣR n'est pas sphérique. Le rayon (2) qui passe par le même point I sur S0 est perpendiculaire à ΣR en J, puisque les rayons sont perpendiculaires aux surfaces d'onde (théorème de Malus).
→ par définition, l'écart normal aberrant (nΔ) est le chemin optique (IJ), mesuré le long du rayon réel (2)
.
La surface d'onde Σ'R transformée par le système optique reste aberrante, et est donc également non-sphérique. Suivant la trajectoire du rayon (2) lancé au travers du système, il intercepte la surface de référence S'0 au point
I', et la surface aberrante Σ'R au point J' : l'écart normal aberrant (n'Δ') est le chemin optique (I'J') mesuré le long de ce rayon réel.
→ par définition des surfaces d'onde, les chemins optiques (II'0) et (JJ') sont égaux.
En d'autres termes, la surface d'onde Σ'R est tracée après un temps ∆t égal au temps mis par la lumière pour aller de I en I'0. Les surfaces d'onde S'0 et Σ'R représentent les "photographies" des surfaces d'onde incidentes, respectivement S0 et ΣR, au même instant.
Le chemin optique (IJ') se décompose alors sous la forme : soit
.
Or le point I', sur S'0, est proche du point I'0. Toutefois la trajectoire (II'0) n'est pas réellement suivie par la lumière. Alors, d'après le principe de Fermat,
puisque la trajectoire réelle (II') est extrémale. Cette égalité est une approximation, valable au 2ème ordre en
.
On en déduit donc que , d'où
et
dans le cadre de validité du principe de
Fermat.