Médée fascine tout autant qu’elle horrifie. Figée depuis l'Antiquité gréco-romaine dans l'acte terrible de l'infanticide, cette princesse orientale, compagne du héros grec Jason, interroge notre capacité à voir représenté ce que la plupart des sociétés et des religions européennes condamnent ou du moins occultent. Pourtant la mère qui tue ses enfants ne doit pas être arrêtée à cette saisissante image. En tant qu'étrangère accusée du pire, magicienne, prêtresse, fille de roi malmenée par les rumeurs, Médée peut également incarner, dans les textes de la modernité, la rébellion contre l'arbitraire et contre le pouvoir politique abusif. Ce cours s’intéressera donc aux réappropriations du mythe de Médée et aux significations que les œuvres donnent à cette figure singulière, à partir d’un corpus de textes distribué en cours. Nous mettrons ainsi à l’épreuve la dimension transhistorique du mythe, en particulier en la reliant à une histoire des idées et de la littérature. Il s’agira également de voir le traitement différencié de Médée selon les genres et les formes, du théâtre au roman, de la littérature aux arts. Seront notamment abordées les œuvres d’Euripide, Corneille, Anouilh, Laurent Gaudé, Pasolini (cinéma) et Christa Wolf (roman).
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Année: 25/26