Leçon Bonus : Modèles de développement économique
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⭐ Bonus
⌛ 15 minutes
Dans cette leçon, nous allons conceptualiser la notion de développement lié à l’expérience humaine à travers l'exemple de l'hégémonie fordiste.
Être ou avoir, appréhender notre rapport à l'environnement
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Jean-Paul VANDERLINDEN Professeur en Economie écologique et études de l’environnement et directeur du CEARC (UPSaclay / UVSQ) |
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10 minutes |
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✓ Interrelations entre les concepts de technologie, gouvernance et développement |
Le cours
: Être ou avoir, appréhender notre rapport à l'environnement
En résumé
« Être pour avoir » ou « Avoir pour être » ? – L’accumulation de biens
Selon René Passet, économiste français spécialiste du développement :
Avoir nous permet d'être, – d’être en sécurité, par exemple en ayant un abri, – de nous nourrir, par exemple en ayant une machine agricole pour produire la nourriture et un véhicule pour se déplacer et aller la chercher, – les moyens de nous protéger, par exemple une arme, etc.
La fabrication d’objets (ce qu’on appelle aussi la technologie) et donc leur possession passent par le changement ou la manipulation de notre environnement. C’est ainsi “qu’Avoir pour être“ tend à se prolonger par “En Avoir Plus“ en changeant notre “rapport à l’Autre“, médiatisé par la technologie. Plus un individu aura de biens ou de machines, plus il aura le sentiment d’Être par l’accumulation, plus les biens ainsi produits se décorrèleront de la nécessité même de ces biens pour l’individu.
Gouvernance et société : deux concepts de développement possibles ?
La nécessité d’administrer collectivement la production, la distribution et la consommation de biens est un processus continu de coopération et d’accommodements entre des intérêts qui peuvent être conflictuels, ce qu’on appelle la gouvernance de la société, qui est aussi, en quelque sorte, une technologie, mais une technologie centrale à l’humain.
C’est par cette gouvernance que l’argent ou la monnaie (quelle que soit sa forme) s’est imposé comme moyen d’échange facile. “Avoir plus d’argent“ se substitue alors à “Avoir plus de biens“. Nous nous écartons encore plus de la nécessité première de tel ou tel bien matériel pour l’individu. Le concept de développement pourrait ainsi se réduire à une dimension unique qui est celle d’accumuler des capacités à posséder : un concept de développement unidimensionnel.
Mais on peut aussi adopter, par opposition, le concept d’une “croissance complexifiante multidimensionnelle”, celui d’une société dont les institutions fournissent également de la culture, de l’éducation, de la santé, un soutien au plus démuni, une organisation démocratique, etc., une société où les relations sociales et économiques sont enchevêtrées, et non une société “tirée” uniquement par l’économie ou par une minorité d'individus. On parle alors de développement multidimensionnel, car le développement se produit à de nombreux niveaux différents (santé, culture, bien-être, économie...), dans plein de dimensions.
....mais comme spécificité presque exclusivement humaine, la possession, le fait d'avoir est un moyen de garantir l’Être.“L’Humain, comme tout organisme vivant, a pour finalité première de maintenir et reproduire sa structure, c’est-à-dire être physiquement.
Avoir nous permet d'être, – d’être en sécurité, par exemple en ayant un abri, – de nous nourrir, par exemple en ayant une machine agricole pour produire la nourriture et un véhicule pour se déplacer et aller la chercher, – les moyens de nous protéger, par exemple une arme, etc.
La fabrication d’objets (ce qu’on appelle aussi la technologie) et donc leur possession passent par le changement ou la manipulation de notre environnement. C’est ainsi “qu’Avoir pour être“ tend à se prolonger par “En Avoir Plus“ en changeant notre “rapport à l’Autre“, médiatisé par la technologie. Plus un individu aura de biens ou de machines, plus il aura le sentiment d’Être par l’accumulation, plus les biens ainsi produits se décorrèleront de la nécessité même de ces biens pour l’individu.
Gouvernance et société : deux concepts de développement possibles ?
La nécessité d’administrer collectivement la production, la distribution et la consommation de biens est un processus continu de coopération et d’accommodements entre des intérêts qui peuvent être conflictuels, ce qu’on appelle la gouvernance de la société, qui est aussi, en quelque sorte, une technologie, mais une technologie centrale à l’humain.
C’est par cette gouvernance que l’argent ou la monnaie (quelle que soit sa forme) s’est imposé comme moyen d’échange facile. “Avoir plus d’argent“ se substitue alors à “Avoir plus de biens“. Nous nous écartons encore plus de la nécessité première de tel ou tel bien matériel pour l’individu. Le concept de développement pourrait ainsi se réduire à une dimension unique qui est celle d’accumuler des capacités à posséder : un concept de développement unidimensionnel.
Mais on peut aussi adopter, par opposition, le concept d’une “croissance complexifiante multidimensionnelle”, celui d’une société dont les institutions fournissent également de la culture, de l’éducation, de la santé, un soutien au plus démuni, une organisation démocratique, etc., une société où les relations sociales et économiques sont enchevêtrées, et non une société “tirée” uniquement par l’économie ou par une minorité d'individus. On parle alors de développement multidimensionnel, car le développement se produit à de nombreux niveaux différents (santé, culture, bien-être, économie...), dans plein de dimensions.