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Dans la configuration contemporaine, les associations sont traversées par des pratiques qui relèvent de trois dimensions plus ou moins congruentes :
• Comme mouvements sociaux, les associations participent à la socialisation politique des individus et font émerger des causes dans l’espace public qui sont susceptibles d’influer sur l’agenda politique, (Havard Duclos et Nicourd, 2005), (Hamidi, 2010). Bien sûr, les associations formelles, régies par la loi de 1901 en France, ne sont bien sûr que l’une des formes possibles de l’expression publique d’un « mouvement social » (Hamidi, 2020).
• Comme entreprises, les associations emploient près de deux millions de salariés et organisent des relations de travail et d’emploi (Devetter et al., 2019). Leur identité entrepreneuriale s’est affirmée à partir des années 1980 jusqu’à ce que la loi de 2014 établisse la catégorie juridique des « entreprises de l’ESS ». Cette catégorie peine cependant à s’émanciper de l’hégémonie de l’entreprise capitaliste dont la légitimité à contribuer à l’intérêt général a été consacrée par la loi PACTE (Bidet, Filippi et Richez-Battesti, 2019).
• Comme acteurs de la sectorisation des politiques publiques, les associations contribuent à définir des champs d’intervention et des dispositifs (Muller, 2018). Le secteur social et médico-social est un bon exemple, puisque les associations y ont été reconnues comme un acteur important dès la loi de 1975 sur les institutions sociales et médico-sociales. En effet, 90 % de l’offre dans le champ de l’enfance handicapée, 90 % dans celui des personnes en difficulté sociale, 83 % dans celui de la protection de l’enfance et 82 % dans celui des adultes handicapés relèvent du secteur associatif (Priou et Demoustier, 2019). Le secteur social et médico-social représentait ainsi 57 % du salariat dans le secteur associatif, soit près de 1,2 million emplois salariés, selon les données collectées en 2017 .
Année: 22/23
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