Associer l’écologie, une discipline scientifique, et la société, un objet qui lui est a priori étranger, semble rappeler l’opposition classique entre nature et culture, réaffirmer une discontinuité entre le monde naturel des êtres non-humains et celui des humains. L’objectif de ce module sera de s’interroger sur cette discontinuité en révélant les multiples ponts qui existent entre l’écologie, science de la nature par excellence qui se concentre sur les êtres vivants et leurs interactions avec les milieux, et les sociétés humaines dans leur diversité, incluant les modes d’organisation, les moyens de subsistances, les représentations et leur histoire, et donc avec les sciences humaines et sociales qui les étudient.

Si l’époque moderne a consacré l’existence d’une nature préétablie, un monde constitué que la science s’attache à décrypter, et sur laquelle viendraient se poser une diversité de cultures, les recherches menées au cours des dernières décennies ont au contraire rappelé qu’il était difficile de comprendre cette nature sans prendre en compte les multiples interactions passées et présentes entre humains et non-humains. Ce lien inextricable entre nature et culture, entre les sociétés humaines et leurs environnements, est au cœur des menaces actuelles et futures qui pèsent sur la biosphère et sur les conditions de vie humaine en société. Mais il est également indispensable de l’étudier et de le comprendre pour agir et le protéger.

Le programme du module Écologie et Société s’ancre donc dans une approche résolument interdisciplinaire pour mettre à jour ces interactions et en faire des objets d’étude. Si les concepts de l’écologie seront au centre du programme, ils seront autant d’occasions pour rayonner vers des questionnements interdisciplinaires aux frontières de l’écologie et des plusieurs sciences sociales comme l’histoire ou l’anthropologie.